you make my sun shine brighter (giaterina)

il n'est plus sur que ce soit une bonne idée de l'attendre là, à la sortie des cuisines du restaurant. il aurait du l'appeler avant, ou bien lui envoyer un message lui signalant qu'il l'attendrait dans un bar dans le coin. pas moyen d'aller chez elle, ni chez lui. ce cap là n'est pas encore franchit. c'est bête, mais ça lui plait de prendre son temps pour une fois. et puis, son sourire en vaut le coup. il en est persuadé, elle est différente. il n'a pas envie de l'avoir aussi facilement la brune, pour la perdre quelques instants après, lassé par le gout de sa peau. parce que le challenge n'y est pas, parce que le coeur non plus. il se sent con d'un coup pourtant, à attendre là. une fleur dans la main, pas bien sur de quoi en faire. une rose qu'il agite dans tous les sens, maladroit. la dernière fois qu'il a offert des fleurs à une femme, il y était marié. le trip du sugar daddy qui fait tout pour plaire ne lui a jamais plu. oui, certes, il y a eu des cadeaux pour Sonia. quelques diners un peu cher pour d'autres. mais les effusions de sentiments ? non. sauf que Caterina n'est pas Sonia, elle n'est pas les autres. elle rayonne dans sa cuisine, venant assainir son air. une flamme qui vient l'égayer. il est bien quand il est avec elle. parce qu'alors, tout parait plus simple. un peu comme un vent d'air frais qui lui rend ses vingts ans. il ne la connait pas bien encore, mais il sait qu'il pourrait boire ses paroles pour encore longtemps. il ne sait pas pourquoi. il le sent. Giacomo, il est heureux de cette rencontre soudaine. tellement heureux, tellement ailleurs, qu'il n'entend pas les pas derrière lui ni la porte qui s'ouvre. c'est lorsqu'une voix vient tonner qu'il se retourne, les yeux tombant sur le visage rouleau d'un cuisinier. “Je peux vous aider ?” qu'il lance, mal aimable. le brun le fixe, décontenancé, ne sachant pas quoi répondre. il passe ses paumes moites sur son jeans impeccable alors que ses yeux passent par dessus ses lunettes de soleil hors de prix. “Hum.” il a perdu ses mots l'italien. il les retrouve dans un sourire, sur de lui. “Vous pourriez dire à mademoiselle Bianconi qu'une table chez un concurrent l'attend si elle se dépêche un peu ?” l'autre est piqué au vif et Corleone regrette instantanément. il ne manquerait plus qu'il soit l'un des supérieurs stupides de sa belle, et voilà qu'il lui causerait des problèmes. mais aucun mot ne sort de la bouche du cuisinier un moment, comme pour le laisser réfléchir. Giacomo ose l'élongation du sourire. ça semble marcher. “Je vais la chercher.” avant même que l'homme puisse le remercier, il est parti. et voilà que l'appréhension revient au visage. veut-elle seulement le voir aujourd'hui ? il n'a plus beaucoup de temps pour se poser la question qu'elle apparait, le sac sur l'épaule, visiblement surprise. Giacomo laisse son contentement apparaitre sur sa bouche rieuse alors qu'il s'approche d'elle, une main dans le dos et l'autre lui tenant la rose. “Mademoiselle Bianconi, quel plaisir de vous revoir.” charmeur jusqu'au bous.

Giacomo il n'est pas romantique. il ne rêve pas d'une longue et belle vie auprès de son grand amour. son âme soeur, il l'a toujours reconnu en Vittoria et est heureux d'avoir fait d'elle la mère de son fils. mais c'est tout. il peut vivre sans, il peut vivre sans n'importe qui. il ne fait pas souvent d'effort pour plaire, il se contente de cueillir les fruits mures. et pourtant ce jeu de séduction avec la jeune cuisto le rend heureux. c'est une petite satisfaction qui l'apaise, qui le contente. il se sent bien lorsqu'il voit son sourire, voilà tout. alors il a envie de lui rendre ça, la sensation qui le prend quand elle apparait dans son champs de vision. il sait pourtant le risque de se lasser, mais il profite. toujours du genre à foncer, l'italien. c'est pour ça la rose, la tenue propre, les cheveux ordonnés et le restaurant qui les attends. un restaurant vide, pour eux seul, cadeau qu'il se fait. il est tard de toute façon. la nuit paisible et douce l'embrasse déjà. il attends, patient, enfant qui sait qu'un présent l'attend sous le sapin au petit matin. et puis d'un coup, elle arrive. elle et son sourire soleil qui lui réchauffe le coeur. elle prend la fleur, visiblement touchée par l'attention. “J'avais envie de voir un peu de jour dans cette nuit si sombre.” qu'il dit, poète, dragueur. il reste dans son personnage l'acteur. il aime à faire jouer les mots quand c'est pour une si jolie silhouette. il lui tend la main alors qu'elle s'approche, désireux de la sentir contre lui et pourtant soudainement timide. il ne veut rien précipiter. la découverte doit être tendre, pour n'en devenir que plus belle. profiter et se délecter de chaque sourire, de chaque regard. de chaque caresse. elle prend sa main alors qu'elle lui demande ce qu'il a prévu. alors le numéro de grand prince refait surface, il le fait toujours. “Je me suis dis que tu avais du passer un Noël très pieux avec tes proches, avec la messe et tout ce qui s'en suit. Et qu'un petit réveillon à ma façon ne te ferait pas de mal.” il insiste sur certains mots, il se veut mystérieux. il se veut attirant. “Et puis, j'avais envie de te voir.” sa voix est plus posée, son regard plus doux. il est plus sincère d'un coup, plus entier. il n'ose pas franchir le vide qui les sépare. il sait que les choses ne sont pas encore posées, entre eux. un flirt, un couple, une aventure ? pas foutu de mettre un nom sur ce nous qu'il cache à ses proches. il préfère la laisser aux commandes pour ne pas la dévorer trop vite. “J'espère que tu as faim.”